Sommaire :

1 - Définition

2 - Ethymologie

3 - Finalité

4 - Procédure

5 - Méthodes d'effacement

6 - Différents styles de tattoos

7 - Santé et hygiène

8 - Réglementation

 

1 - Définition :

Un tatouage est un dessin à l'encre du japon ou quelques autres pigments, habituellement décoratif ou symbolique, indélébile, sous la peau. C'est un type de modification corporelle. La technique du tatouage consiste à introduire dans la peau des matières colorantes (pigments) : la couleur ainsi introduite apparaît ensuite par "transparence" après cicatrisation de la plaie provoquée par le piquage. La peau est composée de trois couches (épiderme, derme et hypoderme) : l'encre est déposée par l'aiguille dans un espace assez précis à la limite entre le derme et l'épiderme. La profondeur de la piqûre varie en fonction des types de peaux et des parties du corps : entre 1 et 4 mm, les zones les plus épaisses se situant dans le dos.

 

2 - Étymologie :

Le mot vient du tahitien tatau, qui signifie marquer ou dessiner. La racine du mot, ta signifie "dessin" et "atua" signifie "esprit, dieu". Le Docteur Berchon, traducteur du deuxième voyage de Cook vers Tahiti en 1772 employa pour la première fois le mot Tatoo. En 1858, le mot fut officiellement francisé en Tatouage et fit son apparition dans le dictionnaire de Littré.

 

3 - Finalité :

Les raisons pour lesquelles les gens choisissent d'être tatoués sont diverses : identification à un groupe, cosmétique, rituel religieux, exemple de théorie du handicap, et utilisations magiques sont les plus fréquentes. Aussi, la sociologie du corps les tient pour un objet d'étude important. À l'origine ces marques sur la peau étaient des signes d'appartenance à un groupe : religieux chez les Māori, de pirates, d'anciens prisonniers ou de légionnaires. Dans les années 1970 un véritable engouement pour le tatouage est né et a connu une forte amplification vingt ans plus tard. Le tatouage n'est plus alors une manière d'afficher son appartenance à un groupe, à une tribu ou à un quartier. C'est un moyen de revendiquer son originalité, de séduire, de s'embellir, de provoquer, de compenser. Un tatouage correspond souvent à un moment important de la vie, agréable ou douloureux. Certains adolescents le vivent comme un rite de passage et agissent parfois sur une impulsion qu'ils regrettent plus tard. Le lieu de l'inscription, creux des reins, dos, poitrine, cheville, épaule, voire main ou visage a également une importante signification.

 

4 - Procédure :

Quelques cultures tribales créent des tatouages en coupant la peau et en frottant ensuite la blessure avec de l'encre, des cendres ou d'autres agents. Cela peut être un complément à la scarification. Quelques cultures créent des marques de tatouage en frappant l'encre dans la peau avec des os aiguisés. De nos jours, la méthode ordinaire est d'introduire l'encre avec un dermographe.
Un dermographe est composé d'aiguilles attachées à une barre avec un canon électrique. Lorsqu'il est enclenché, les pointes se déplacent rapidement de haut en bas et l'action des aiguilles permet l'insertion de l'encre sous la couche la plus haute de l'épiderme. Il agit suivant un principe électromagnétique, à la manière des anciennes sonnettes de porte. Les dermographes sont fabriquées par de nombreuses petites et moyennes entreprises dans le monde.

 

5 - Méthodes d'effacement :

Il existe deux moyens assez efficaces de faire disparaître un tatouage : soit le faire recouvrir par un nouveau tatouage, soit le faire retirer au laser chez un dermatologue disposant de l'équipement adéquat. Dans les deux cas les conséquences ou séquelles peuvent être importantes.
Le recouvrement implique nécessairement l'élargissement de la zone tatouée et les pigments renouvelés seront plus visibles qu'un tatouage ancien, qui a pu, avec le temps, s'estomper sous l'action d'une exposition régulière au soleil ou d'abrasions de l'épiderme. L'utilisation d'un laser demande des connaissances en dermatologie et le matériel employé doit être de bonne qualité, faute de quoi il est possible d'endommager la peau de façon irréversible. En outre, la méthode au laser, la seule qui permet de réellement estomper, voire effacer un tatouage, est longue et douloureuse. En France, la législation interdit l'usage des lasers médicaux aux non-praticiens, acte considéré comme un exercice illégal de la médecine.

  

6 - Différents styles de tattoos :

  • Pointillisme (dotart ou dotwork pour les Anglophones), le graphisme du tatouage est réalisé partiellement ou intégralement en points donnant ainsi des effets de matières inédites en tatouage.
  • Tribal : graphismes en lignes épaisses, le plus souvent en noir, inspirés des tatouages primitifs en général, polynésiens en particulier ;
  • Flash : images couvrant les murs des studios de tatouages ;
  • Custom (ou personnalisé) : tatouage sur-mesure, il peut être conçu par le client, en collaboration avec un artiste pour donner un tatouage unique ;
  • Réaliste : motifs exécutés de la manière la plus réaliste qui soit, les tatouages les plus réussis donnent l'impression de véritables photos ;
  • Old School ou « Traditionnel » : motifs d'inspiration rock'n'roll, pin-up, années 50, etc. exécuté selon les principes traditionnels occidentaux : contours épais, fortes ombres noires, usage de couleurs primaires vives ;
  • Celtique : rappelle l'art celtique (entrelacs, croix celtiques, créatures mythologiques, etc.) ;
  • Asiatique : inspiré de l'art asiatique (dragons, poissons, bouddha, kanji, etc.) ;
  • New school : Old School version moderne ;
  • Abstract ;
  • Biomécanique : tatouage abstrait incorporant des composants mécaniques, végétaux, organiques ou un peu tout ce que l'on désire, donnant généralement l'impression que tout ceci se trouve sous la peau du tatoué.

 

7 - Santé et hygiène :

7.1 - Précautions préalables :

Certains groupes à risque doivent éviter de se tatouer. Notamment les personnes sous traitements médicaux, alcooliques, toxicomanes, femmes enceintes, personnes atteintes d'hémophilie, du sida, d'hépatite B et C, de maladies cardiovasculaires, les personnes avec un stimulateur cardiaque (car il y a un risque d'interférence avec les ondes magnétiques du dermographe). Le tatouage consistant à perforer la peau pour y introduire des agents colorants, chaque petite perforation crée une plaie susceptible de s'infecter et de transmettre une maladie via des bactéries ou des virus. C'est la raison pour laquelle certaines règles essentielles d'hygiène sont nécessaires avant, pendant et après cette opération.

7.2 - Précautions d'hygiène :

Outre les indispensables lavages et désinfection des mains, le tatoueur doit nettoyer et stériliser consciencieusement le matériel à chaque utilisation, nettoyer et désinfecter les outils non-stérilisables et le plan de travail. Il doit également analyser la texture de l'épiderme du futur tatoué et la désinfecter minutieusement avant son acte. Il vous est nécessaire à vous aussi de nettoyer minutieusement votre tatouage pour éviter de futures infections.

7.3 - Après l'intervention :

Une fois l'intervention terminée, le tatoueur désinfecte la zone concernée à l'aide d'une solution antiseptique et applique de la pommade et un pansement pour protéger l'épiderme et favoriser la cicatrisation. Il doit ensuite expliquer clairement au tatoué comment il doit continuer à nettoyer sa peau et faciliter la cicatrisation, notamment à l'aide d'une pommade cicatrisante. À noter que cette dernière partie est à présent sous la responsabilité du tatoué. La peau doit rester propre en permanence, elle doit rester grasse pendant la phase de cicatrisation qui dure environ dix jours et grâce à l'application d'une pommade cicatrisante. Il faut rester vigilant en ne laissant aucun agent infectieux être en contact avec la plaie. Le nettoyage doit se faire au moyen d'eau tiède et de savon doux ou d'une solution antiseptique sans alcool. Il se peut que lors de la séance, le tatoué puisse ressentir quelque chose allant d'une simple gêne à une douleur aiguë selon sa sensibilité et selon l'endroit tatoué. En Chine, les tatoueurs préconisent de ne pas manger de fruits de mer, ni de poisson, ni de viande d'agneau dans la semaine qui suit le tatouage.  

7.4 - La Formation "Hygiène et Salubrité" s'adresse :

- aux professionnels qui mettent en œuvre les techniques de modifications corporelles ; et aux tatoueurs, déjà installés ou en vue d’une prochaine installation, devant satisfaire aux nouvelles dispositions réglementaires (voir décrets "Hygiène et Salubrité").

7.5 - Formation dispensée par l'I.F.E.P. et suivi les 4, 5, et 6 juillet 2011 :

L'I.F.E.P est un organisme de formation professionnelle continue créé en 2005 dont la déclaration d'activité a été enregistrés sous le numéro 25 14 02250 14 auprès du préfet de région de Basse Normandie. L'I.F.E.P est habilté à dispenser la formation prévue à l'article R. 1311-3 du code de la santé publique, à compter du 31 Mars 2010. L'I.F.E.P. est dûment habilité par la DRASS pour dispenser la formation "Hygiène et Salubrité" .

7.6 - Les professionnels doivent :

- participer, selon l'article R.1311-3 du code de la santé publique, à une formation d'une durée minimale de vingt et une heures réparties sur trois jours consécutifs (2 journées en formation théorique et une journée en formation pratique).

- veiller à respecter les bonnes pratiques d'hygiène et de salubrité applicables à leur activité;

- informer leurs clients des risques et précautions à respecter avant et après la réalisation des techniques de tatouage par effraction cutanée, de maquillage permanent et de perçage corporel; cette information est délivrée oralement, affichée de manière visible dans le local où la technique est mise en oeuvre et remise par écrit au client;

- recueillir le consentement écrit d'une personne titulaire de l'autorité parentale ou d'un tuteur - au regard de l'information délivrée - pour la mise en oeuvre des techniques ci-dessus mentionnées sur les mineurs.

L'objectif est, qu'à la fin de cette formation, le professionnel puisse pratiquer dans des conditions optimums d'hygiènes et dans le respect de la santé publique. 

 

8 - Réglementation :

Quelques pays européens commencent à disposer d'une réglementation dédiée au tatouage. En l'absence de réglementation, la clientèle doit le plus souvent s'en remettre au sérieux et à l'éthique de chaque professionnel, et/ou à l'affiliation de certains tatoueurs à des associations professionnelles (par exemple : l'United European tattoo artists, le Syndicat national des artistes tatoueurs en France, l'Association suisse des tatoueurs professionnels, l'Association des Tatoueurs et Pierceurs Professionnels Wallons (et Bruxellois) en Belgique). La France dispose d'une réglementation sanitaire depuis 2008 : Le décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixe les conditions d'hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage avec effraction cutanée et du perçage, et modifie le code de la santé publique (dispositions réglementaires). 

- le Ministère de la Santé a mis en place des mesures de régulation sanitaire (décret n° 2008-149 du 19 février 2008) : formation initiale comportant un enseignement obligatoire sur l’hygiène, déclaration d’installation, contrôle préalable et régulier d’une autorité sanitaire afin de garantir que les référentiels requis en matière d’hygiène sont effectivement respectés.

- ces pratiques doivent intégrer des exigences d'hygiène équivalentes à celles des professionnels médicaux et paramédicaux, le matériel utilisé doit subir les mêmes contraintes de stérilisation que le matériel médical.

 
- le décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixe les conditions d'hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage avec effraction cutanée, et modifie le code de la santé publique (dispositions réglementaires). Il impose notamment les règles suivantes : la pratique des activités de tatouage doit être déclaré en Préfecture (application par Arrêté du 23 décembre 2008).

  
- les tatoueurs doivent suivre une formation obligatoire à l'hygiène (application par Arrêté 12 décembre 2008).

  
- le matériel pénétrant la barrière cutanée ou entrant en contact avec la peau ou la muqueuse du client et les supports directs de ce matériel doivent être soit à usage unique et stériles, soit stérilisés avant chaque utilisation.

  
- les locaux doivent comprendre une salle exclusivement réservée à la réalisation de ces techniques.

  
- les déchets produits sont assimilés aux DASRI (déchets d'activités de soins à risques infectieux) et doivent être éliminés selon les mêmes dispositions (à savoir "Déchets d'activités de soins (DASRI) : réglementation").

  
- les produits de tatouage doivent respecter des règles précises, définies par le décret n° 2008-210 du 3 mars 2008 qui fixe les règles de fabrication, de conditionnement et d'importation des produits de tatouage, et institue un système national de vigilance et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires).

  
- le tatouage est interdit sur une personne mineure sans le consentement écrit d'un parent ou tuteur légal.

 
- les tatoueurs doivent informer leurs clients, avant l'acte, des risques auxquels ils s'exposent et, après la réalisation de ces techniques, des précautions à respecter. Cette information doit également être affichée de manière visible dans les studios (application par Arrêté du 3 décembre 2008. Les professionnels qui ne respectent pas les différentes mesures exigées s'exposent à des contraventions de 5e classe.